Grosse journée prévue, on lève le camp à Purros avant l'aube pour prendre la piste à 6h.
On commence par une trentaine de kilomètres dans le canyon de l'Hoarusib où l'on croise quelques grosses bêtes.
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La lumière arrive.
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On traverse la rivière des dizaines de fois.
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Mais une des dernières flaques est plus profonde qu'il ne semblait... Grandes gerbes d'eau et... Beuuuuuuhhhhhhhh... Moteur calé, plus rien.
De l'eau a aspergé la bobine, elle n'a pas aimé, vive les moteurs à essence ! Débranchement, séchage des connections et ça repart, ouf !
(j'en avais une de secours au cas où)
La rivière continue vers la mer dans un parc national interdit. On la laisse.
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Des autruches sur la lune ?
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Ce grand plateau désertique nous amène à une autre rivière, à sec celle-là, l'Hoanib.
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On quite l'Hoanib pour un de ses affluents, la Mudorib.
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La pédale de freins devient bizarre, parfois il faut pomper. Je me dis qu'il faudra purger et on roule.
À force de remonter, on arrive... Sur Mars !
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Curieuse plante, non ? Welwitschia Mirabilis. En fait le tronc de plusieurs mètres est sous terre !
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Un rapide casse-croûte sous le seul arbre de la région et... T'entend pas un bruit de frottement, toi ?
On s'arrête sur un endroit plat (en plein soleil et en plein vent !) et on dépose la roue avant gauche. Le circlips en bout d'arbre est cassé, la roue s'est décalée vers l'extérieur et disque frotte sur l'étrier, y a un truc là ! Curieusement, à part le bruit de frottement et la pédale de freins bizarre on ne ressentait pas grand chose de particulier à la conduite.
L'écrou de 56 (?) vient tout seul, je dépose étrier, roulement extérieur, disque et à l'intérieur... Il n'y a plus rien ! Le roulement intérieur est pulvérisé. Plus que quelques morceaux de ferraille et les rouleaux qui se baladent. Je ne sais plus si j'en ai un de rechange. Je vide le coffre : nada, je n'en ai pas. Une main meneuse, oui, mais pas de roulement.
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On est sur une piste où il doit passer une voiture tous les 15 jours ! Et comme on en a vu une il y a une heure ! Heureusement il y a le téléphone satellite. J'appelle le seul garage du coin qui pourra peut-être nous dépanner, à une journée de piste environ. On se comprend mal, la communication est très mauvaise. J'arrive finalement à comprendre qu'il viendra mercredi. Nous sommes lundi début d'après-midi... Plus de 48 h à attendre dans cet endroit plus que désert ! Et nous sommes à la fin d'une semaine d'autonomie totale, nous avons de l'eau, quelques boîtes de conserve, mais pas grand chose de bien excitant à nous mettre sous la dent. Même plus de bière !
Nous sommes à 75 km de piste pas facile du lodge de Palmwag, le plus proche. Nous prenons la décision de remonter comme ça avec les pièces qui restent et d'essayer d'avancer. La roue reprend à peu près sa place mais côté intérieur elle tourne autour de... rien ! Et c'est parti, à 10 km/h quand le terrain est roulant
1 km, on s'arrête. Le moyeu ne chauffe pas, rien ne semble bouger. 5 km, ça a l'air de tenir toujours.
On s'arrête après 20 km pour un bivouac près d'un point d'eau.
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Déjà bien plus sympathique comme endroit ! Curieusement, nous ne sommes pas particulièrement stressés. On fait un petit tour à pied, on profite du soleil couchant, d'un bon feu...
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Et au lit !
À 2h du mat, je dors à poings fermés... "Pierre, Pierre", Franck m'appelle. J'ouvre un œil... "Des lions, il y a des lions". Oui, il sont huit, deux lionnes et 6 jeunes juste là à moins de deux mètres ! Ils jouent à se faire peur en shootant dans les chaises de camping ! Ça dure une bonne demi-heure, nous sommes médusés, puis ils vont se coucher un peu plus loin. Je n'ai que mon vieux portable avec moi pour tenter une photo... Si, si les traces jaunâtres !

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L'adrénaline retombée, 2 pannes, 8 lions, je me rendors sur cette journée de fou... Demain il fera jour !